Mac   Fury of the Furries   Plateforme   1993  PAR Haganeren 



Fury of the Furries

Support : Macintosh, Amiga, DOS
Développeur : Atreid concept / Kalisto
Date de sortie : 1993
Genre : Plateforme

Chacun a un jeu, une console, un souvenir qui a définit ses premiers instants avec le jeu vidéo. Beaucoup ont eu la chance de commencer avec un jeu facilement identifiable : Un Mario, un Tetris ou n'importe quel série ayant encore un écho aujourd'hui. D'autres ont commencé sur des jeux d'éveil qui font sens genre Adibou ou les point & click d' Humongous Entertainment ( Pouce Pouce, Marine Malice, Pyjama Sam... ) et là aussi, on trouvera tout de même pas mal d'autres gens dans le même cas.... Mais d'autres fois, c'est complètement random : un simple titre parmis d'autres. En ce qui me concerne, je m'en sors bien avec Prince of Persia (qu'il faut que je réécrive d'ailleurs) dont la licence est encore connu de nos jours mais ce n'est pourtant pas lui qui a bouleversé ma jeune imagination. Toujours sur mon Macintosh, j'avais un CD intitulé « le meilleurs de Kalisto 1992-94 ». Je n'ai pas vraiment de souvenirs des autres jeux présents sur le disque, non, celui qui avait attiré mon attention c'était celui là : Fury of the Furries que je nommais à l'époque « le jeu des boules de poils ». Encore aujourd'hui, je dessine mes personnages comme une simple boule avec des mains et des pieds tellement j'avais l'habitude de dessiner des histoires en rapport avec les héros de ce jeu.


C'était la première fois que je voyais cette idée de map qui montre les différents endroits que le joueur visitera ...
Une super idée qui m'avait vraiment intéressé à l'univers quand j'étais plus petit !


Mais en vrai ? Quel était ce jeu ? D'où venait-il ? Qui la créé ? Et que propose-t-il au delà des deux malheureux mondes que j'avais réussi à finir, enfant ? Entre nostalgie, affection et même parfois un peu de désillusion, cette review m'est particulièrement personnelle. Sa première version, moins sentimentale et peut être moins honnête aussi a d'ailleurs été l'une des toutes premières que j'ai pu écrire, prouvant si il le faut mon attachement au jeu.


Rebond dans le désert

Prenons le jeu naïvement pour commencer, une cinématique d'intro montre ce qui ressemble à la planète Terre puis le vaisseau de nos héros s'y écrase. On voit alors l'un d'entre eux partir avec un baluchon alors qu'un sinistre personnage semble le surveiller depuis sa boule de cristal, avec une princesse emprisonnée dans un coin... Puis c'est l'écran titre présentant les 4 personnages du jeu. C'est comme ça que j'avais compris l'histoire "du jeu des boules de poils" et j'avais globalement presque tout faux ! Mais comment m'en vouloir ? Mon CD n'avait aucun manuel ! En réalité, Fury of the Furries est le 4e épisode de la série des « Skweek », des séries de puzzle game un peu simplistes qui se caractérisent par la présence de héros tout poilus qui ressembleront à des boules au fil des épisodes. J'avais même le 3e « The Brainies » sur mon CD de compilation mais clairement j'étais beaucoup plus attiré par Fury of the Furries qui était un jeu de plateforme.


Regardez comme ils sont beau !
... Vous pouvez pas comprendre, fallait avoir 6 ans...


Le lore présenté par le manuel est plus compliqué, présentant la race des « Tinies » comme des personnages chaotiques incapables de garder leur sérieux plus de 5 minutes et l'épisode précédent consistait à tous les mettre sur des « chaises » pour les endormir et les changer en citoyens respectables... Dans ce nouvel opus cependant, on apprend sans surprise que cela n'a pas plût à tous les êtres de l'espèce et on aurait pu être d'accord avec eux et honnêtement, je pourrais être d'accord avec lui parce que le lavage de cerveau c'est mal. Mais quand un méchant est proche d'avoir un peu raison, il faut toujours lui faire faire une action inexcusable, ici, il décide, sans grande justification si ce n'est qu'il aime l'humour noir, d'utiliser cette même machine pour transformer tous les Tinies en monstre non sans avoir capturé le roi des Tinies (donc pas du tout une princesse) au passage ! Rho mince, t'étais à deux doigts d'être parfaitement justifié dans ton action quoi ! Enfin, il n'y a pas quatre héros comme je l'ai longtemps cru mais bien un seul qui peut changer de couleurs.... Cet écran titre m'a vraiment floué !

Commencer une partie fait démarrer le jeu sur une carte présentant à l'avance les différents mondes que le joueur va traverser. Ah, j'ai passé du temps à imaginer les surprises que j'y aurais rencontré ! J'en faisais des dessins ! Chaque monde est constitué de 10 niveaux et le premier, celui du désert a été spécialement conçu pour apprendre au joueur la maniabilité et les différents pouvoirs qu'il possède... La couleur jaune permet de tirer des boules de feu pour tuer les ennemis, la vert permet de créer une liane pour se balancer, la rouge permet de manger des pierres et la bleue de nager et tirer sous l'eau. Et autant j'aimais beaucoup donner des petits noms à chacun de ces """personnages""" ( « Pistolet », « Tarzan », « Mangeur de Pierre », « Tireur Sous L'eau »... Je suis pas bon en nom à 30 ans alors imaginez 25 ans avant... ). Pourtant aujourd'hui, pour moi, ce qui ressort de Fury of the Furries c'est son gameplay à base de « rebond ».


Boing ! Boing ! C'est ça le gameplay de Fury of the Furries !
Une petite balle qui rebondit !


Appuyer sur haut (une convention sur ordinateur qui fait hurler les joueurs aujourd'hui) fait ainsi décoller notre Tinies d'un bloc, rester appuyer le fait rebondir pour qu'il atteigne trois carreaux et potentiellement plus si vous êtes en plein momentum. Couplez ça avec la liane de « Tarzan » et vous voici en train d'alterner entre lianes et rebonds dans des déplacements très fluides et franchement bien fichus ! Dans le fond c'est un gameplay très « physiqué » mais qui le rend assez atypique, fascinant à prendre en main et très agréable à chercher à maîtriser.

Après le monde du désert dont la musique me donne des grandes bouffées de nostalgie, il est temps d'embarquer pour le monde du lagon où les choses sérieuses commencent. En effet le jeu a un Level Design très diversifié ce qui, on le verra après, est à la fois une bonne et une mauvaise chose. Pour l'instant en tout cas tout est à peu près clair et beaucoup de niveau de puzzle consiste à jouer avec les fluides. Ainsi tirer un bloc grâce à la corde du Tiny vert (une interaction que je vous conseille de noter car j'ai eu du mal à la trouver à l'époque ! ) libère l'eau de son conteneur pour qu'elle tombe en bas. En vrai je ne pense pas qu'il y ait une vraie simulation de fluide dans le jeu mais vu que les interactions au sein d'un même niveau sont très limités, on se laisse floué et ça rend vraiment super bien ! En dehors de ça on a des niveaux plus axé « plateforme », ou « combat » en fonction de la volonté des développeurs. Pourtant j'ai toujours eu l'impression que c'est dans le « Puzzle » voir « L'exploration » que le jeu brillait le plus même si le reste est toujours cool à avoir.


Les puzzles avec des fluides sont vraiment cools !
Et c'est plutôt osé pour un jeu de 1993 en vrai !


Voyage mouvementé chez les boules de poils

Hélas, les bons sentiments ne pouvaient pas durer. Fury of the Furries n'est pas non plus un grand chef-d'oeuvre comme j'aurais aimé vous le dire vu comme je l'aime. Faut dire que je ne l'avais jamais fini car il s'agit d'un jeu finalement assez difficile ! Tout commence avec la troisième monde : la forêt qui avait stoppé ma progression lorsque j'étais petit et qui aime balancer beaucoup d'adversaire au comportement assez dur à prévoir et qu'il faut éviter avec maestro pour pouvoir continuer. Malgré le fait que l'on soit encore techniquement au début du jeu, il fut encore aujourd'hui le passage le plus dur de mon run. Oh, il y'a des niveaux plus délicat après mais ils sont soit entouré de niveaux plus faciles ou sur lequel on peut amasser des tonnes de vies pour se donner un maximum de chance... Ce qui n'est pas le cas du monde de la forêt ! En fait, tout est à cause du système de progression, l'idée est que vous avez 5 vies pour avancer dans les 5 niveaux qui vont suivre. Si vous y parvenez, le jeu est sauvegardé et vous pouvez souffler mais en attendant, toute mort vous renverra irrémédiablement au premier ou sixième niveau de chaque monde. Il n'a d'ailleurs pas été rare que j'appuie frénétiquement sur « échap » pour tuer mon personnage afin de recommencer avec 5 vies parce que je considérais en avoir trop perdu lors des premiers niveaux pour survivre au reste.

Finalement, nous parvenons à atteindre le niveau suivant, c'est celui de la pyramide qui sonna le glas de ma seconde tentative, il y'a maintenant 10 ans, lorsque j'ai tenté de relancer le jeu sur émulateur afin de partager mon amour pour lui... Car oui, du coup, vu que j'en ai fait une review, ce jeu a été longtemps l'une des rares fois où j'ai parlé d'un jeu sans l'avoir terminé. Aveuglé par ma nostalgie et le fait de vouloir surtout faire jouer aux autres un jeu que j'aimais. Les bugs à partir de là se multiplient, avec notamment un bloc qu'il ne faut surtout pas tirer sous peine de faire crasher le jeu entier ! C'est dommage car autant la musique de la pyramide est excellente, autant le Level Design des 5 premiers niveux sont hyper lourdingues avec de (très) nombreux niveaux où il faut « attendre » que quelque chose se passe pour les traverser. Ça peut être qu'un bloc traverse un banc de sable, ou qu'un boulet mortel passe.... En tout cas lorsqu'on refait les niveaux pour la dixième fois c'est vraiment agaçant !


Fait pas le malin à mettre tes lunettes de soleil, toi !
Parce que dans la salle à gauche, il y'a deux momies enragés et deux pièges à flèche c'est super chaud !


Le monde de la montagne était heureusement d'avantage supportable même si il marque la première fois où j'ai utilisé une soluce. En effet un mécanisme est buggé dans la version Macintosh obligeant le joueur à défoncer un bloc qui paraît totalement random pour débloquer le fait de pouvoir ouvrir la porte suivante avec une clé. C'est en regardant la version Amiga que l'on comprend que ce bloc était censé être devant la porte avec la clé, ce qui rend plus logique le fait de le détruire... En tout cas, ça montre un peu que le jeu n'a pas forcément de "réelle" physique, tout devait être plus ou moins hardcodé à l'époque.

Vient ensuite le monde de l'usine qui m'est apparu comme très peu mémorable. D'ailleurs, c'est le seul monde qui n'a pas de musique dédié car il reprend celui du désert dans la version MAC ! Notez que je ne vais pas m'en plaindre... C'est aussi là qu'on confirme que le jeu n'a aucune consistance avec les objets qu'il propose au joueur. Par exemple là dans l'usine on a ces ennemis sur les grilles qui, d'un niveau à l'autre, sont tuables, ou invincibles, vont vers le joueur, ou saute vers lui, tirent, ou ne tirent pas... Impossible de savoir ! Les niveaux semblent aller et se ressembler un peu dans ce monde si on excepte peut être celui où il faut délivrer la copine d'un soldat pour qu'il cesse de nous barrer la route... Dommage que l'on ne comprend ce qu'il passe qu'une fois qu'on a tout résolu car le soldat à séduire est hors écran tout le long ! A ce stade, je pris peur sur le fait que Fury of the Furries, malgré sa maniabilité très agréable, soit une sorte de pétard mouillé dont la diversité du Level Design empiétait sur la qualité sachant qu'à ce stade les niveaux ne semblait pas se renouveler plus que ça pour compenser.


C'est amusant cette idée de piège qui capture le joueur dans une cage mais... C'est tout ? Genre là j'ai plus qu'à me suicider ?
Ça fait un peu bizarre non ? On imaginerait pas un truc comme ça dans un Mario.


C'est heureusement dans le monde du village que tout commence à s'arranger, le niveau est déjà très beau mais propose aussi des interactions un peu sympas comme le fait d'aller dans un puits pour arriver dans une autre partie du village ou chopper la trottinette d'un personnage pour passer au dessus d'une bande de cochon peu recommandables. Certes, le niveau vertical où il faut grimper en utilisant des vêtements étendu tout en esquivant des pots de fleurs ou encore celui où on esquive des enclumes qui tombent du ciel sont un peu « junky » comme on dit mais globalement l'endroit est effectivement diversifié; remplis de personnages et d’interaction qui relancent l'intérêt du jeu.

Le monde du château que j'ai longtemps identifié comme le dernier a un grand gimmick qui durera jusque la fin du jeu : Les références. Le jeu a toujours eu des petites références ici et là, surtout dans ses images de présentation de niveaux ! Une statue de liberté en mode « tinies » à un moment, un loup qui poursuit un chaperon rouge là... Mais rien que des petits à côté finalement. Dans le monde du château, quasi chacun des premiers niveaux semble tourné autour d'une figure horrifique de la pop culture ! Dans le premier niveau par exemple, il faut guider un Dracula changé en chauve souris jusqu'à un endroit pour l'exécuter d'un pieu. Dans un autre, la présence d'un personnage qui finit par se changer en loup garou est amusante et on a même une mise en scène de la figure des fantômes qui rappelle un labyrinthe de Pac-Man ! Une référence qui sera un peu ironique vu le destin du jeu... On y reviendra après.
La seconde partie du château se concentre en revanche sur la confrontation avec le grand vilain du jeu qui activera de nombreux pièges dans les derniers niveaux avant de finalement le battre dans ce qui semble être le seul boss du jeu. En tout et pour tout, un excellent niveau qui, malgré son ressort aux références un peu facile à au moins le mérite de s'en servir pour proposer des niveaux mémorables et assez clairs même si parfois difficiles comme celui de Donkey Kong.


A la fin, les références à d'autres jeux semblent se multiplier !
Des fois c'est cool, des fois je trouve ça quand même un peu abusé, d'autant qu'il me semblait que le jeu avait son propre univers...


Enfin, le roi délivré, il est temps de finir le niveau des Machines nouvellement apparu qui propose un tout autre cheminement sous forme d'un niveau géant assez interconnecté qui agira comme une grande épreuve finale bourré de référence à d'autres jeux genre Lemmings, le Pinball ou même carrément Street Fighter ! Le tout semble parfois un peu fourre-tout mais en vrai, je m'y suis bien amusé. Une fin honnêtement très bonne compte tenu de mon inquiétude vers le milieu du jeu ! C'est en tout cas après cela que j'ai pu finir le jeu ce qui n'aura pas été sans une petite émotion pour moi..... Une fin honnêtement pas si mal vu que les derniers niveaux sont bien meilleurs que ce que me laissait le supposer le reste du jeu. Dommage qu'un dernier bug vint changer la musique du monde pour celle du Lagon vers la fin, cela sera la dernière ombre au tableau.


Bilan du voyage.

Fury of the Furries fait parti de ces jeux que l'on voit parfois désigné sous le nom « d'euro-plateformer », une catégorie assez dénigrée puisque ces jeux, en général, étaient bien loin du design clair, précis et agréable d'un plateformer Japonais. L'euro plateformer, en effet, avec les meilleurs intentions du monde veut être diversifié et souvent un peu non linéaire du coup il propose des niveaux à l'objectif changeant ou alors oblige à se retrouver dans un dédale pas super clair, certains obligent même à y trouver des trucs ! Des fois ça marche comme le montre le succès d'Earthworm Jim, la qualité d'un Plok, le Level Design d'un Turrican ou encore la manière dont Banjo Kazooie, bien plus tard, pense ses épreuves... Mais bien souvent, cela donne un résultat assez désagréable et peu clair comme beaucoup de jeux Infogrammes et autres jeux à licences... Même des jeux aimés en leur temps comme Commender Keen ou... euh... Zool. (pourquoi lui ? Je sais pas) semble beaucoup plus « cheap » que les jeux Japonais équivalent de l'époque (qui tournaient souvent sur des consoles bien plus à même de faire ce type de jeu ceci dit)


Les imprécisions du jeu peuvent parfois bien faire rager vu que l'on meurt en un coup.
Alors imaginez la foret qui a comme thématique de balancer de nombreux ennemis...


Cela peut sembler injuste de nommer un genre et de le dénigrer juste en se basant sur ses adaptations de films un peu foireuses et.... Ben vous auriez raison, oui, c'est injuste. C'est un style de design moins focus que les Japonais mais qui a ses qualités ! D'autant que les Occidentaux n'ont pas non plus gouté à tous les jeux de plateforme 8bits Japonais un peu foireux ou juste "sans plus" car ils n'étaient pas localisés ! Malheureusement Fury of the Furries, on l'a vu, ne semble pas spécialement donner tord au cliché de l'"euro-plateformer". Il veut être diversifié, il aime les niveaux un peu labyrinthe au design pas toujours très clair, a des endroits qui servent vraiment à rien, semble ne pas comprendre son propre système de respawn puisqu'il propose des fois au joueur de prendre des risques pour gagner des vies dans le dernier niveau avant la sauvegarde ce que been personne ne fera, surtout vu la difficulté du jeu. Des fois, cependant, cela donne de bonnes choses ! Mais pendant une certaine partie du run, c'est pas si bon...

Même les boules de poils (pardon, les tinies) ne semblent pas toutes égales. Le vert avec ses lianes est très clairement le plus utile, celui qui permet de faire le plus de chose et également celui dont le jeu propose une bonne courbe de difficulté avec des passages simples à sauter en liane au début et des trucs vraiment délicat notamment vers la pyramide. On peut encore dire que le jaune tireur de boule de feu a des combats de plus en plus délicat au fur et à mesure que le jeu avance (encore que défoncer un ennemi hors screen reste définitivement le meilleurs moyen ) mais on ne peut pas vraiment dire que l'on fasse quelque chose de différent avec le rouge, le mangeur de pierre entre le niveau du désert et le dernier... Ne parlons même pas du bleu qui peut tirer sous l'eau, largement oublié pendant la majorité de l'aventure car beeen y'a pas d'eau... Ou pas assez pour que l'on s'embêter à passer à lui.


Passé le lagon, les occasions d'utiliser le Tiny bleu ne sont pas bien nombreuses.


Et pourtant malgré ça.... Ben j'aime beaucoup ce jeu ! Et si sa grande difficulté (pouvant parfois frôler l'injustice) en découragera plus d'un. Je souhaitais malgré tout partager à quel point le concept de base est bon avec beaucoup d'imagination sur bien des niveaux, doté d'une excellente animation pour les Tinies qui me les ont rendu immédiatement sympathiques (contrairement à ceux de l'épisode précédents où ils sont clairement beaucoup plus aggressifs ) et surtout ses incroyables musiques !

En soi, on peut même pas dire que je suis spécialement biaisé de ce coté là puisque quand j'étais petit, je connaissais la musique du désert qui m'est encore très nostalgique surtout à 1:10 là, cet instrument à vent me renvoie tellement de souvenirs qu'il fait parti des choses qui semble avoir constitué mon être..... Par contre celle du lagon je l'ai jamais particulièrement aimé...


J'ai longtemps rêvé de la confrontation avec le grand méchant du jeu.
25 ans plus tard, je suis juste étonné qu'ils aient fait un boss !


Du coup la majorité des musiques je les ai découverte ou aimé après mon enfance comme The Forest qui commence avec un tout petit coté Donkey Kong Country avant de partir sur complètement autre chose ou encore celle de The Pyramid mais là bon, faut reconnaitre que dès que y'a des tonalités un peu arabique, j'adore toujours. Je pense que je garderais toujours un petit souvenir ému de la musique de The Village qui constitue pour moi le moment où le jeu se racheta et redevint un plaisir remplis de surprises à traverser. The Castle et son atmosphère plus pesante va plutôt bien avec cette impression de combat final que j'avais tant imaginé auparavant. Autant dire que The Technological World fut une vraie surprise et comme dis précédemment. je fus bien triste lorsqu'un bug me changea la musique pour celle du lagon...

Parlant de musiques, c'est principalement cela qui différencie les différentes versions de Fury of the Furries... Les premières versions d'après Moby Games sortirent en 1993 sur Amiga et DOS. La petite histoire c'est que les musiques ne sont pas du tout dans l'ordre qu'aurait voulu le compositeur. ( Je théorise d'ailleurs que les musiques ont été composé bien en amont par rapport au développement du jeu ce qui a permis ce genre d'erreur ) ! Sur l'Amiga, trois musiques ont ainsi été swappé notamment celle du désert et ça pour moi c'est très difficile à supporter... Sur DOS c'est encore plus bizarre, car la musique (de moins bonne qualité que sur Amiga) change une fois tous les 5 niveaux au lieu d'une fois tous les 10 niveaux comme sur Amiga, des musiques supplémentaires ont donc été rajouté, toujours composé par Frédéric Motte mais à la base pour un autre jeu dont on a aucune information et qui devait sûrement être sur DOS vu qu'on ne les retrouve que sur cette machine.


La version Amiga (gauche) ne vaut pas la version MAC niveau graphique mais musicalement c'est identique !... Même si les musiques sont pas forcément aux bons endroits.
Sur DOS (droite), la musique est encore plus bizarre, mélangeant des pistes prévus pour un autre jeu !


En 1994 sort la version Amiga CD32 dont j'ai peu d'information mais qui semble identique à l'Amiga. Enfin, il y'a la version que je connais, celle du Macintosh dont nous avons vu la plupart des screenshots jusque là. C'est bien cette version qui a les graphismes les plus travaillés et la meilleurs version de l'OST ! Je dirais bien que le placement des tracks est mieux que sur Amiga mais.... Dans les faits, c'est assez équivalent. L'Amiga a trois musiques au mauvais endroit et le Macintosh seulement deux (pas les mêmes) mais le monde de l'usine a eu carrément sa musique oubliée et remplacée par celle du désert ! Certes je la trouvais sans plus m'enfin tout de même ! J'ai compilé ces changements dans ce fichier texte pour ceux que ça intéresse... Qui ? Je ne sais pas. Moi, déjà.

Avez vous fini votre jeu d'enfance ? Sûrement si il s'agit d'un Mario 64 mais c'est bien plus dur avec un jeu comme Fury of the Furries qui est dur, pas simple à faire tourner sur cet émulateur Macintosh et non sans défauts. Avoir enfin pris le temps de le faire 25 ans après l'avoir commencé m'a donné comme un grand sentiment de vide à la fois triste et familier. Mes désillusions sont brisées, les qualités du jeu décortiquées, le rapport aux autres jeux exploré, les OSTs savamment sauvegardées, les surprises toutes trouvées et mes pensées écrites sur le papier... Que faire pour combler ce mal qui me ronge ?

Comme toujours : Creuser plus profondément.

Enquêtons. Cherchons. Concluons. Pour refermer la porte d'un temps plus long.

Oui creusons ! Qui est Kalisto ? D'où vient Fury of the Furries ? Non sans surprise, je vois qu'il vient de France ! C'était une compagnie indépendante à l'origine nommé Atreid Concept par Nicolas Gaume qui souhaitait surtout profiter du boum des ordinateurs. Ainsi, les premier succès de l'entreprise auraient été avant tout sur Macintosh, pas étonnant que mon père ait récupéré ce CD qui proposait tous les jeux de la boite sur cette machine alors.


J'avais le jeu en Français mais je n'ai pas réussi à mettre la main dessus pour ce test.
Vu le petit message qu'il y'a au début de chaque niveau, ce studio Bordelais devait bien rigoler !


Les premiers jeux de la compagnies furent des puzzles games. En cela, Fury of the Furries marque un cap dans la capacité du studio à créer des jeux plus complexes. Il ne fut cependant commercialisé qu'en Europe. En effet, Nicolas Gaume était un vrai entrepreneur, Macron l'aurait aimé ! Il avait ferré un client bien juteux : Namco ! Et carrément avec la licence de Pac-Man ! Ni une, ni deux, le jeu sortit aux Etats Unis sous le nom de « Pac-In-Time » avec des niveaux globalement identiques... Genre ils ont même pas changé la statue de la liberté en boule de poil ! La seule vraie différence de gameplay se situe dans le changement de pouvoir beaucoup plus rapide que dans le jeu originel ce qui rend des situations bien plus simples (même si on ne devient plus nuage de poussière pour esquiver certains danger), il est aussi possible de pousser des blocs alors qu'on saute, ce qui était strictement interdit auparavant et simplifie, une fois encore, certains puzzles. Le jeu sortit sur PC, Macintosh, Game Boy et une version Game Gear fut même prévu puis annulée.

En vrai, même sans ça, le fait d'avoir une version Game Boy de Fury of the Furries m'a étonné au plus haut point ! Bon ça s'est pas fait sans sacrifice puisqu'il possède de nombreux mondes en moins. Un truc qui me choque c'est que la physique de la corde a été changé pour permettre de monter haut sans prendre de l'élan ce qui... ben j'imagine que c'est plus simple comme ça mais j'arrive tellement pas à m'y habituer que je déteste profondément cette modification ! Sinon il y a des soucis lié au portage comme le fait que le changement de résolution fait qu'on voit moins devant soi ce qui rend certains passages plus injustes. La physique simplifiée fait que la corde du Tiny vert passe à travers les objets et j'ai l'impression que les ennemis ne visent pas les joueurs aussi ? Bizarre. Faut dire que pour compenser les collisions sont vraiment immondes avec ce piège à loup qui me défonce alors que je suis LARGEMENT au dessus de lui !

Que ce soit sur GameBoy ou DOS, niveau musique, c'est moins à mon gout.... Déjà y'a le jingle de PacMan arcade qui revient à chaque fois qu'on respawn ce qui est vite lourdingue... Mais en plus les nouvelles musiques essayent de coller au caractère joyeux de Pacman ce qui me tape sur le système !... Dommage parce que quand il y'a une ancienne musique présente, j'aime bien voir ce qu'ils en ont fait sur GameBoy. On retrouve en totu cas la musique de la la forêt ou de la pyramide. Bizarrement l'OST de la version DOS disponible sur Youtube semble fausse, un walkthrough me permet de confirmer que la musique du désert est bien présente même si il ne la présente pas. Malheureusement il semblerait que ce ne soit pas le cas de la version GameBoy... Dommage, j'aurais aimé entendre à quoi ça ressemble...


Aux Etats Unis, le jeu fut connu sous le nom de "Pac-In-Time". Ici Fury of the Furries renonce tout simplement à son identité.
A gauche la version DOS, à droite la version GameBoy qui a dû faire de nombreuses concessions dans la physique du jeu...


Mentionnons enfin Pac-in-time sur SNES qui est en réalité un jeu totalement différent reposant sur le même principe de multiples pouvoirs... Un jeu que je trouve vraiment désagréable à jouer sans doute car je suis trop habitué à la physique de Fury of the Furries et qui n'a de toute façon plus grand chose à voir avec ce titre. En tout cas, ce contrat a été une grande étape pour le studio puisque le jeu se vendu à un demi millions d'exemplaire sous cette forme ! Cela leur permis de rencontrer Microsoft pour qui ils feront le premier jeu Windows 95 : Al Unser Jr.Arcade Racing qui a été mis en avant par la société.

A l'heure de la 3D, Kalisto sort des concepts originaux qui marchent bien : Dark Earth reprend allégrement Alone in the Dark mais ça fonctionne et le jeu est apprécié. De son coté, Nightmare Creatures semble avoir beaucoup trop vieilli mais pareil, c'est le carton ! Et il est carrément édité par Sony au Japon. Bon, vous me direz que ça veut rien dire puisqu'ils ont aussi publié l'une des productions les moins bien côté de Kalisto : Le cinquième élément. Mais même ce titre médiocre ne semble arrêter l'ascension du développeur : ils bossaient même avec Squaresoft lui même sur un Dark Earth 2 qui aurait eu Nomura en chara designer ! Cela ne s'est cependant pas produit.


La version Game Gear (à gauche) n'est jamais sorti mais semblait fidèle à l'original, y avait même le monde des machines pourtant pas présent dans la version DOS de Pac in time !
A l'inverse, Pac-In-Time sur SNES (à droite) n'a plus grand chose de Fury of the Furries...

En 1999 un cap se franchit : L'entrée en bourse. La compagnie s'aggrandit plus que jamais et veut encore croitre ! Ils lancent des partenariats avec des entreprises plus diversifiées comme des chaines pour enfants pour encore plus de jeux à licence. Ils tentent aussi de faire leur propre moteur réutilisable qui simplifierait le développement de futurs jeu : La plateforme K. Malheureusement, c'est ici que l'histoire commence à franchement dérailler. Les jeux de Kalisto tardent à venir et les rares que l'on voit, peu glorieux, tel Lucky Luke : La fièvre de l'Ouest ou Adibou et l'Ombre Verte, sont en réalité fait par un autre studio qu'ils avaient récemment acheté. La plateforme K n'était pas une bonne idée et tarde à venir alors que la crise boursière des années 2000 vient d'autant plus les achever. La société avait grandit trop vite et n'arrivait pas à gérer cette croissance et pourtant, Nicolas Gaume a fait tout ce qu'il a pu ! Ainsi il a fait le pari que le jeu en ligne serait très important dans la suite du jeu vidéo mais est arrivé bien trop tôt, avec un projet trop complexe pour eux qui n'a même pas convaincu France Telecom avec lequel Kalisto tentait de faire un partenariat. Il avait aussi supposé que le jeu vidéo sur mobile exploserait ce qui est vrai... Mais il l'avait prévu avant les smartphones ce qui est bein trop tôt ! L'époque des téléphones cellulaires à la résolution plus limitée qu'une calculatrice (contrairement au Japon où ils avaient déjà des trucs solides) ce qui faisait que personne ne jouait vraiment dessus... C'est pourtant là qu'il y aura l'ultime épisode des Tinies avec des contrôles simplifié et un gameplay à base de boules de poils qui doivent péter sans toucher le sol.... J'ai cherché, j'ai creusé et finalement je l'ai ma suite de Fury of the Furries !... Mais le héros fait prout...

Enfin, il est temps de terminer cette histoire. La société périt en 2002 et son héritage est aujourd'hui tombé dans l'oubli. Ironique de la part d'un développeur qui était souvent cité par les médias de l'époque comme une valeur sûre du jeu vidéo français : l'égal d'UbiSoft ! Oh, il en reste encore aujourd'hui quelques uns pour se souvenir de Nightmare Creature sur Playstation... Et d'autres, encore plus rare, pour mentionner Fury of the Furries.


Nightmare Creature restera le jeu de Kalisto dont les gens se souviennent le plus... Mais moi je le connais pas !
Et la seule suite de Fury of the Furries que j'ai à me mettre sous la dent est un jeu mobile où il faut faire péter son personnage pour traverser un décor... Pourquoi me faire ça?


Fureur des Fureurs

Il y'a quelque chose d'un peu bizarre de voir défiler ces noms, ces compagnies, ces jeux quasi inconnus tous affiliés à un titre qui me semble si proche. Comme la sensation de n'avoir jamais vraiment connu un ami de très longue date. Fury of the Furries est un titre que je me suis approprié, dont le moindre swap de musique me semble insupportable, dont les surnoms que j'ai inventé dans mon enfance me semble indissociable du titre et dont le reskin de Pac-in-time me donne une réaction de rejet beaucoup trop forte. Un jeu si sacré qu'alors même que cela change ma perception de lui, je n'ai pu m'empêcher de creuser encore et encore dans son contexte.

Pourtant, ce n'est pas un jeu qui m'appartient, Nicolas Gaume, au contraire, considère que le fait d'avoir fait un Pac-Man est l'une de ses plus grandes fiertés. Au fur et à mesure que je creuse, je me dépossède du soft, je le rend à ceux qui l'ont créé, Cyrule Fontaine, designer du jeu qui travailla surtout sur des jeux à licences par la suite. Sabastien Wloch, Technical Director qui est aujourd'hui CEO d'Asobo, un grand studio français ainsi que HoloForge qui a pas mal aidé à des productions Microsoft comme ReCore ou Quantum Break... En recherchant tous ces gens, je cherche une histoire à partager. mais ce que je trouve n'a plus rien à voir avec Fury of the Furries.

Je cherche une histoire, pour l'article bien sûr, mais aussi pour moi, comme trouver une sorte de « conclusion » à ce jeu qui m'a été si influent. Mais des fois, il n'y a pas d'histoire, Fury of the Furries a été créé, les gens qui l'ont fait se sont alors éparpillés, chacun de leurs cotés ils auraient même parlé d'un projet de reboot pour les 20 ans du jeu mais cela n'a pas aboutit. Plus que jamais, il appartient au passé des anonymes.

Le bon côté, c'est que moi, je m'en souviendrais... Et cet article, j'en suis sûr, pourra diffuser un peu sa mémoire.

Ou pour le dire plus simplement :
Jouez à Fury of the Furries. Il est pas parfait mais... Drôlement cool !


Des fois, il faut savoir accepter la fin.


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