Alone in the Dark : La licence qui traverse la France   PAR Haganeren 





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Alone in the Dark 3 : Le Revenant

Alone in the Dark 3 : Le Revenant




Alone in the Dark 3

Support : DOS
Développeur : Infogrames
Date :  1994 ( DOS ) 1995 ( PC 98 ) 1995 ( Mac )
Genre : Survival Horror


Alone in the Dark 3 est sorti en 1994 par une équipe vraisemblablement à bout. A la base, l’idée était de faire un jeu plus ouvert, plus systémique, Carnby se serait retrouvé dans une ville abandonnée de Western à la recherche de l’équipe de tournage d’un film qui s’était aventuré ici. Pour ce faire, il aurait ressuscité son ancêtre qui voulait se débarrasser d’anciens hors-la loi… Ces derniers hantant toujours la ville sous la forme de fantômes et s'était justement mis à posséder les membres du tournage ! L’idée était de pouvoir swapper avec lui et sa position à n’importe quel moment afin de garder à l’oeil les différents PNJs du jeu qui pouvaient se cacher dans les tonneaux et venir donner un coup de main si on les sifflait. Vraiment tout un délire !

Alone in the Dark 3 devait à la base avoir des idées de gameplay très différentes avec de la 3D temps réels et des PNJs à sauver...
Plein de chose impossible à faire en un an; je ne peux m'empêcher de voir cette frustration dans cette petite animation présentant le jeu.


Mais la direction ne l’entendait pas de cette oreille “Vous avez réussi à sortir Alone 2 en 9 mois non ? Et bien pourquoi pas Alone 3 en 8 mois ?”. A ce stade, faire un Alone c’était devenu une routine. Il fallait prévoir un certain nombre de séquences, de backgrounds, d'interactions, puis assembler le tout en s'assurant que ça marche et envoyer le produit. Refaire quelque chose de connu alors que le jeu vidéo évoluait si vite brisa le coeur à l’équipe qui dû revoir sa copie, Hubert Chardot admet cependant qu’il n’avait peut être pas spécialement compris ce que le public désirait, qu’après avoir été déçu du tournant “action” du dernier épisode, il aurait peut être fallu faire une sorte de reboot dans un manoir avec une meilleurs technologie….. On verra que ça ressemblera finalement pas mal à ce qu’il se passera par la suite.

Pourtant, Infogrames ne manquait pas de talent. Hubert cite un collègue qui avait réussi à faire un portage de Alone in the Dark sur SNES ! Avec des persos qui ressemblent à des patates ! Ça pouvait être prometteur ? Pire, un mec de la R&D avait montré un Edward Carnby dans un environnement en 3D, caméra à l’épaule qui montait des escaliers, ouvrait des portes…. Comme Tomb Raider avant l'heure ! Pour Hubert Chardot c’était l'évidence : Il FALLAIT poursuivre ça au lieu de refaire sans arrêt les mêmes choses ! C’était ÇA que le public aurait voulu ! Mais… C’était risqué, il aurait fallu travailler comment les collisions marchaient, ce genre de truc, bref, fallait vraiment le vouloir ! Peut-être qu’ils se seraient planté à la manière d’un Fade to Black, ou peut-être qu’ils auraient été à nouveau à la pointe du jeu vidéo, comme du temps d’Alone 1 ! Infogrames, par défaut, n’avait aucune raison de changer quoique ce soit tant que les jeux marchaient bien et sans doute que personne n’était assez persuasif pour convaincre la direction sans un type comme Reynal très sûr de lui.


Alone 3 garde tout de même certains traits de son concept d'origine... Déjà la trame principale se passant dans une ville fantôme de Western !
On doit toujours y secourir des membres d'un tournage possédés par les fantômes de la ville même si la progression restera linéaire comme dans le 2.


Alone in the Dark 3 sorti en 1995. Un an plus tard ce sera le tour de Tomb Raider qui marquera pour toujours l’Histoire du jeu vidéo… Et de son côté, Infogrames avait accepté qu’il n'essaiera plus d’en faire partie…

Welcome to Slaughter Gulch

Quand j’étais petit, j’étais très loin d’imaginer tout ça ! En fait, moi je l’adorais ce Alone in the Dark 3 ! C’était peut être même mon favori et j’étais arrivé très très loin; quasiment au dernier boss en réalité et je ne m’en suis rendu compte qu’en le finissant récemment ! L’histoire nous présente un Carnby plus proche de celui du premier épisode… C'est-à-dire une sorte de crapule un peu cynique et arrogante qui ne semble pas sourciller plus que ça lorsqu’il apprend qu’Emily Hartwood “son amie” a disparu et au contraire fait monter les enchères afin d’être payée davantage pour la retrouver !… Si si on la connait cette Emily Hartwood, c’est le deuxième ( techniquement premier ) personnage jouable du premier Alone in the Dark ! Cette intro se passe quasi exclusivement dans le noir à cause d’une coupure de courant ce qui peut paraitre une bien pauvre excuse après les introductions en cinématique dans le moteur des deux premiers épisodes !... Pourtant, pareil, j’adorais cette intro quand j’étais petit “Damn ! Ce chacal de proprio m’a encore coupé l’image ! *on entend la radio*... Mais il me reste au moins le son ! “, je ne répéterai jamais assez comme le doublage français a vraiment été un élément clé à ce que je sois attaché à ces jeux à l’époque…

Alone 3 revient aux sources de la série ! Le jeu est plus sérieux et montre à nouveau Carnby comme un rapace voulant être payé plus pour sauver une amie.
Mais bon, il a bon fond car au pied du mur il refuse de quitter la ville car "Emily a besoin de moi" trop chou, fallait le dire tout de suite Carnby-chan.


Quelle qu’en soit sa forme, l’intro nous permet au moins d’en apprendre plus sur l’histoire de cet épisode : A savoir qu’une équipe de tournage voulait profiter de la ville déserte de Slaughter Gulch pour tourner un Western avant de mystérieusement disparaître. Votre mystérieux commanditaire est formel “la ville est maudite” ce pourquoi il s’adresse à Carnby “détective de l’étrange” bien habitué à ces affaires. Et effectivement les problèmes ne tardent pas à arriver sur place puisque Carnby se fait cerner par des desperados manifestement fantômes qui font sauter l’unique pont permettant d’entrer et de sortir de la ville. Le voici prisonnier !

L’impression de pouvoir librement visiter la ville ne dure pas longtemps puisqu’un ennemi vous attend littéralement à chaque coin de rue pour vous plomber si vous n’allez pas au seul bâtiment autorisé : le saloon. L’occasion de voir un petit film montrant comment un fantôme à pris possession de l’un des acteurs ce qui explique comment ils interagissent avec le monde réel… Ca sous-entend un peu qu’on pourrait les sauver mais en fait pas du tout; on entendra plus parler d'eux ! Quelque part, on a l’impression que l’ancien concept du jeu est toujours là, invisible, que cette ville a sans doute pu être librement explorable fut un temps pour y sauver des acteurs sans avoir un cow boy zombie près à nous flinguer si on passe au mauvais endroit… Mais le jeu a été réarrangé pour ressembler à un Alone in the Dark comme on le connaît à la place.

Le traditionnel plan depuis une fenêtre se fait ici à l'ombre de l'explosion qui piège notre héros dans la ville !
Franchement les fantômes pourraient me tuer hein ! Mais non ils préfèrent me guider vers la suite de l'aventure : le saloon. Trop sympas.


En fait, il est généralement dit d’Alone in the Dark 3 qu’il “revient aux sources” avec un jeu davantage tourné vers le puzzle. Et effectivement, non seulement le jeu ne commence pas dans la méga action comme le 2 mais en plus, on observe dans les verbes disponibles le retour de “Ouvrir / Chercher” ! Joie ! Pourtant, on est tout de même très loin de l’exploration libre du premier opus et le 3 a finalement son propre équilibre avec un jeu excessivement linéaire mais dans une ville agencé de façon cohérente. Avec la carte on peut ainsi voir comment on passe du saloon à l'hôtel ou la banque en passant par les toits, en évitant au maximum les rues puisqu’elles sont manifestement mal famées !

Y’a du puzzle et des pumas

En vrai, le jeu ressemble quand même beaucoup à Alone in the Dark 2 avec son gang de malfrats dont des livres ou des affiches “WANTED” nous permettent d’apprécier l’individualité en apprenant leurs histoires et leurs points faibles… Malheureusement cependant, l’exécution dans le 2e épisode était quand même beaucoup plus réussie avec des pirates plutôt remarquables tels le cuistot, l’équilibriste ou le musicien… Dans Alone 3 j’ai surtout retenu les deux jumeaux qu’on rencontre vraiment beaucoup au début car ils sont invincibles et pas grand chose de plus… Cela dit, on voit clairement qu’il s’agit de la même équipe que le second épisode même si elle est à nouveau orpheline de son directeur à savoir Franck De Girolami parti aux États Unis comme on l’avait dit lors de l’article précédent. Personne ne semble l’avoir remplacé même si Bruno Bonnel aime toujours se mettre en avant ce qui était source de moquerie à l’époque.( Le jeu commence par BRUNO BONNEL PRESENTS tout de même… ) Je soupçonne Chardot d’avoir en réalité rempli ce poste… A moins que ce soit ce Christophe Anton graphiste mis en avant dans le making of ? Dur de savoir...

Le jeu est similaire au 2e opus avec son gang de zombies; les avis de recherche remplaçant les bouquins permettant d'apprendre leurs faiblesses.
Cela dit, je les trouve moins mémorable, ça reste des cow boys quoi. Même si je retiens ces fichus jumeaux qui nous pourchassent pendant tout le jeu !



Pour être franc, le saut entre le 2 et le 3 n’est pas aussi important qu’entre le 1 et le 2 au niveau technique et je serais bien incapable de dire ce qui a changé… À l'exception notable d'authentiques scènes cinématiques. Elles se déclenchent à certains moments clés, lorsque Carnby fait une action particulièrement complexe et essayent au maximum de nous faire croire que l’on est toujours dans le moteur… Quand j’étais petit ça marchait !... Moins maintenant où les ficelles semblent plus grosses ! Ces cinématiques ont l’air d’exister parce qu'elles permettent d’avoir des effets spéciaux comme des particules, des bris de verre.. Difficile de savoir en vrai, mais elles vont ton pour ton avec cette aventure extrêmement linéaire dans laquelle le joueur va de séquences en séquences à la manière d’un film.

Cela signifie qu’Alone in the Dark 3 rencontre le même soucis avec ses puzzles que le 2 à savoir qu’ils peuvent être particulièrement abscons. Je n’ai aucune idée d’où sort ce monstre bizarre dans une salle de l'hôtel et encore MOINS pourquoi la seule manière de le vaincre consiste à déclencher un flash d’appareil photo au magnésium mais ça le fait totalement disparaître et c’est le seul moyen d’avancer ! Pareil dans ce couloir d’hôtel même pas noir où toutes les portes sont fermés, impossible de revenir en arrière et où il faut au pif allumer les 4 lumières avec des allumettes pour faire avancer l’intrigue. Des trucs comme ça, il y en a encore beaucoup ! Heureusement, ça reste tout de même moins obscur que l’énigme du “vin ouvre bien des portes” dans Alone 2… Sans compter que la nature linéaire du jeu fait qu’il est parfois assez simple de tester tout ce qu’on peut pour réussir, par chance, à trouver ce qu’il faut faire… Genre quand cet espèce d'envoûteur vaudou nommé “l’exécuteur” m’immobilise pour me pendre à distance, j’ai pu contre carrer le sort avec une “corde de pendu vaudou” de mon inventaire. Je n’ai en réalité AUCUNE idée de ce que mon personnage a fait avec mais allez savoir pourquoi, ça a marché, cool !


On revient vers le puzzle avec des ennemis pouvant se vaincre uniquement avec un objet précis. Ils sont parfois abscons mais la linéarité atténue ça.
Mais la nouveauté c'est ces cinématiques qui récompensent l'avancée du joueur. Attention à la transition vers le vrai jeu, on dirait que Carnby prend du poids !


D’autres moments sont moins heureux et si j’ai autant avancé quand j’étais petit, c’est surtout que j’avais accès à une solution sur un CD de soluce “Mister Mac”... Ca ne s’invente pas ! Je veux dire, tenter des tonnes de trucs pour ouvrir une porte fermée avant de se rendre compte que “en fait”, la solution c’était juste de prendre son arme et de tirer dans la porte ça a de quoi se dégoûter de donner une chance au jeu !.. En plus ça arrive deux fois ! Bref, ce qui est possible ou non reste toujours aussi imprécis et cela restera l’énorme problème de la série avec une petite amélioration cependant.  Contrairement à Alone 2, les ennemis ont en général qu’une seule manière d’être vaincu : soit le combat brut, soit un puzzle sans quoi ils sont invincibles. Cela plaira peut être pas à ce bon vieux Reynal qui sortait d’ailleurs Little Big Adventure durant cette période de temps mais c’est incroyablement plus clair pour le joueur et encore plus pour moi quand j’avais 8 ans ! Je soupçonne d’ailleurs qu’il s’agit de l’une des grandes raisons pour lesquelles le jeu est vu comme ayant beaucoup plus de puzzle que le 2 !

Le 3 a également sa petite séquence disruptive avec une transformation insolite en puma ! Ça donne un chouette moment où on peut revisiter la ville maintenant ouverte dans un chouette instant de liberté gratifiante ! Une séquence très marquante qui garde intacte l’atmosphère surnaturel comparé au contrôle burlseque de Graces dans le 2… Mais peut-être un peu trop court comparé à ce dernier.

Tout comme le 2, Carnby doit atteindre la renaissance et ça passe par manipuler un puma en pouvant se balader librement en ville... Classe !
Le jeu finit même par montrer ton "double", c'est tout ce qu'il reste du concept d'incarner "ton ancêtre". J'aime l'idée mais onon pige pas pourquoi il est là.


En vrai le final est un peu curieux, on y retrouvera notre “double” que l’on doit vaincre de la même manière que Prince of Persia… Un moment super chouette mais un peu entaché par le manque de contexte… Il sort d’où ce double ? Plusieurs idées super chouette à la fin comme ça sont ainsi un peu entachées par le fait qu’on y a pas vraiment été préparé et que donc on se demande ce que ça vient faire là… Je me demande si ce n’est pas dû à des idées du concept initial du jeu qui ont été balancé comme ça à la fin… Genre le double, c’était pas le fameux ancêtre dont on parlait au début à la base ? Même sur la boite du jeu il est extrêmement mis en avant comme s' il s’agissait du propos d’Alone 3 alors qu’il a une place bien minime… C’est même pas lui le dernier boss !

Final of the Dark

Alone in the Dark 3 est l’épisode qui termine la trilogie originelle de la série d’une fort belle manière. Il est généralement admis qu’il s’agit d’un épisode qui parvient à garder davantage le côté puzzle du premier tout en ajoutant des péripéties à l’aventure comme dans le 2. Ce dernier avait pourtant pas moins de 14 livres à lire sans compter les dialogues de flashback de certains personnages là où Alone 3 n’en a que 8… Mais cette fois j’ai eu la version française et elle m’a fait grand plaisir à écouter, cela sera resté une qualité constante de la série ( contrairement aux versions anglaises systématiquement décrites comme mauvaises par les Américains ).

Chardot n'est pas allé chercher bien loin la partie sombre des Etats Unis avec d'un coté d'horribles desperados blancs et de l'autre des indiens résistants.
Tout n'est pas très clair ceci dit, genre on a un allié à un moment très court mais pourquoi, ça... Hélas, le scénario semble plus brouillon qu'avant.



Cela reste étonnant d’avoir si peu de chose à lire vu que le représentant de la série semble vraiment être devenu Chardot, littéralement le scénariste qui écrivait ces textes à la base. Alone 3 a ainsi le même souci que le 2 dans le fait de ne parler que de lui-même au lieu de donner l’impression d’un monde plus vaste comme dans le 1…  Pourtant de l’autre côté Chardot a réussi à construire une véritable cohérence autour de cette trilogie avec à chaque fois l’exploration d’une part “sombre” de l’histoire américaine.  Si les malfrats fabricant de l’alcool durant la prohibition pouvaient passer au-dessus de la tête du joueur dans le 2, les choses sont bien plus claires dans le 3 ! Les desperados sont présentés comme de véritables brutes avides, prenant de force une terre, exploitant ses ressources et chassant le peuple natif de ces lieux…

Le bilan est bien sûr plus positif sur la technique. On a déjà parlé comme l’équipe voulait faire autre chose, peut être même de la 3D temps réel mais quelque chose me dit que si ça avait été le cas le jeu aurait bien plus vieilli que ce qu’on a effectivement eu ! Comprenons cependant leur point de vue car 2 ans avaient passé depuis le premier épisode et à l’époque c’était une éternité ! Ils avaient en effet reçu la commande d’un nouveau Alone in the Dark 3 à peine 4 jours après avoir fini le second, c’était vraiment vécu comme aliénant de refaire toujours les mêmes choses…


Si y'a une critique que je vois sur Alone 3 c'est à quel point son final part dans tous les sens avec des situations bizarres ici et là.
C'est vrai, c'est un problème.... Mais ce ton burlesque est aussi une caractéristique forte de cette trilogie qui disparaitra par la suite... Comme ce type tout nu


Donc oui encore des salles en 3D à produire pour créer les collisions avant de trouver les plans de caméra cools, peindre par dessus puis numériser l’image et y placer les acteurs… Rien n’avait vraiment changé. Charpenet le directeur artistique dit n’avoir jamais vu le gameplay du jeu… D’autant qu’il surveillait en même temps un autre projet en développement : Prisoner on Ice et que “ça roulait” ce qui faisait qu’il n’avait pas tant besoin de s’impliquer.

Ca roulait oui, car les artistes d’”Étranges Libellules” avaient encore fait un boulot impressionnant pour rajouter des détails un peu partout dans leurs décors autant dans le 2 que dans cet épisode. Ironiquement, le côté “dessiné” de ces backgrounds donne aujourd’hui un charme certain proche de la BD à ces jeux alors qu’à l’époque ils seront rapidement vu comme ringard comparé aux décors en 3D précalculés que les Japonais pousseront avec Resident Evil ou Final Fantasy VII

A ce stade, l'équipe était habitué aux outils et savait exactement quoi faire..
Tout le jeu est écrit comme un film comme le prouve ce script quitte à ce que ça engendre des incompréhensions dans les puzzles.


L’OST de son côté m’est peut être moins percutante que le second et ses chants pirates mais le thème Western à la Ennio Morricone est remarquablement bien retranscrit malgré l’époque et j’ai gardé cette musique en tête pendant très longtemps… Elle ainsi que celle plus joyeuse du Saloon dont le piano électrique permet de voir l’histoire de la ville. Cela dit aujourd’hui c’est les thèmes emplis de mysticisme que je trouve les plus chouette et renouant le plus avec le premier… Tiens, celle-ci a même des petites sonorités Little Big Adventure à 00:36 ! C’est drôle ça…

Finalement, il est temps de dire au revoir à Slaughter Gulch après avoir délivré Emily Hartwood, largement plus potiche que lorsqu’on la contrôlait dans le 1 ou même de Graces dans le 2… M’enfin ne crachons pas dans la soupe, elle nous sauve tout de même d’une situation périlleuse face à un mur de pic dans une salle où on se fait stunlock par un horrible vilain et les épisodes d’après n’auront plus cette petite dose de folie qu’on pouvait trouver jusque là. A partir de maintenant, l’histoire d’Alone in the Dark devient moins…. Évidente à suivre.

De temps en temps, Alone 3 parvient à renouer avec cette atmosphère mystérieuse qui avait séduit dans le premier..
Faut la bonne musique, la bonne dose du mystère et de façon éphémère, ce petit charme s'opère à nouveau genre dans ce couloir où Emily somnambule...


Genre un test de Generation 4 stipule que le jeu ne “tiendrait pas toutes ses promesses” car “le mode de jeu en 3D subjective annoncé il y a quelques mois ne serait pas au rendez vous”. Cela correspond sûrement à l’histoire qu’Hubert Chardot nous décrivait durant l’introduction. Mais le magazine continue : ”La technique n’était pas totalement au point, les responsables du projet ont préféré la réserver pour une future utilisation. Elle servira ainsi de trame principale à Alone 4 déjà annoncée pour l'année prochaine”. Quoi ? Un Alone 4 par l’équipe originel d’Infogrames ? Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Bon… Gardons ça dans un coin de notre tête…

Portage et cross Média

Alone in the Dark 3 sonne comme bien moins ambitieux que le 2 quand on regarde son développement et ça peut s’expliquer par le fait qu’il a également reçu bien moins l’enthousiasme et la reconnaissance de ses créateurs. S'ils pensaient “tout casser” en 1993 avec Alone 2, ils étaient bien moins confiant pour le 3. En effet, nombreux sont ceux qui ne croyaient plus tellement au modèle du jeu d’action / aventure tel qu’ils le créent, surtout depuis la sortie de Doom ! D’ailleurs, la Playstation sortait à peu près au même moment qu’Alone in the Dark 3 en fin 1994 et présentait des jeux plus rapides, plus percutants. C’est sans doute pour cette raison que les versions consoles du jeu furent évoqués mais finalement abandonnées.

Pour resituer, en 1994 en plus d'Alone 3 Infogrames sorti les portages 3DO du 1 et du 2. La licence marchait encore !
Hélas le temps qu'on arrive à Alone 3 il aurait été 1996, bien trop tard donc... Du coup seuls les portages MAC et PC 98 existe avec peu de différence.



A ce stade, Infogrames commençait à ne plus trop croire en Alone in the Dark ce quoi doit être la raison pour laquelle seul le PC-98 a eu droit à son portage en 1995 en version CD ainsi qu’une version Macintosh, plus tard, en 1996. Les deux versions sont identiques à la version DOS même si mon émulateur PC 98 rame toujours autant ce qui m’empêche de viser. Tout comme le 2e opus, cette version Japonaise a droit à des voix dans la plus pure tradition de ce que savent faire des acteurs japonais ce qui est très fun à écouter... Par contre je ne l'ai pas précisé mais cette fois les sliders de difficultés permettant de contrôler les points de vie étaient déjà présent dans notre version DOS, du coup, ce n'est plus une exclusivité japonaise... En plus, le manque de combat de cet épisode rend la chose bien moins utile que dans le 2... Et le fait que le PC-98 rame pas mal se voit du coup également moins !

Quant au portage Macintosh, la majorité des images que vous voyez proviennent de cette version, c’est dire comme elle n’a rien de particulier ! C’est à peu près au moment de ces portages qu’Infogrames bradera les droits d'exploitation de ses jeux à certains magasines pour un peu d’argent facile… Un mouvement qui l’air de rien m’a permis d’avoir toute la collection et d’avoir grandis avec ces jeux alors même qu’ils n’étaient plus considérés comme intéressants pour les gens qui suivaient le jeu vidéo à l’époque ! C’est fou quand j’y repense, c’est vrai que je jouais à ces jeux en 1997 en ayant l'impression qu'ils venaient de sortir… Et en fait à ce stade, Infograme avait déjà tourné une grosse page.

Si Alone in the Dark 2 montrait l'industrialisation d'Infogrames, le 3 montre sa financiarisation.
Pour Bruno Bonnel c'est le triomphe mais pour les développeurs tout va changer dans l'atmosphère... Pas forcément pour le meilleurs



En effet, si Alone 2 était finalement prétexte à l’industrialisation du studio, le 3 met en scène sa financiarisation avec l’arrivée de la boite en bourse. Charpenet et Chardot témoignent de l'arrivée de tous ces managers, tous ces investisseurs attirés par le charisme de Bruno Bonnell qui ne comprenaient absolument rien au jeu vidéo mais qui venaient investir pour vite retirer leur argent lorsque ce dernier a fait suffisamment de petits. Les “zinzins” que Chardot les appelaient, les “Zinvestisseurs Zinstitutionnels” avec même Thierry Dassault fils du célèbre milliardaire français et étonnamment fan de manga ! C’est pour eux, surtout, qu’il fallait pondre des jeux très vite tous les ans ! Afin de cimenter l’entrée en bourse de la boite qui se fera finalement en 1996 plus d’un an après.

Cela se traduit aussi par des idées qui font rêver des marketeux comme le “cross média”, l’idée comme quoi les jeux pousseraient à acheter une autre œuvre sur un autre média comme la BD et inversement. Donc oui, une BD Alone in the Dark 3 a bien existé et pour être honnête, hors cynisme, je trouve que ça fait totalement sens quand on voit à quel point Infogrames était proche de ce média depuis toujours. Il est après tout extrêmement connu pour ses adaptations de bande dessinée franco belge comme Tintin, Spirou ou les Schtroumpfs ! Ce qui a permis cette idée cependant c’est le succès surprise étonnant des guides du jeu d’Alone 2 notamment aux Etats Unis ! Finalement ça avait du bon de créer des puzzles qui n’ont aucun sens puisqu’on pouvait vendre la soluce à coté !


Devant les investisseurs, l'idée d'une licence "transmédia" vers la BD fait bonne impression. Prisoner on Ice a aussi eu droit à ses albums.
Dans les faits, vu que c'était fait par des dessinateurs débutants différents, les BDs ont peu de cohérence et le tout est largement oublié aujourd'hui...


Sans doute que le premier Alone in the Dark 1 aurait été le jeu le plus connu sur lequel faire une BD mais par manque de temps (?), on reprit le scénario d’Alone in the Dark 3… Ainsi que 3 autres albums sur Prisoner on Ice, un autre point & click d’Infogrames scénarisé par Chardot et portant à nouveau sur l’univers de Lovecraft. Les 4 BDs ont toutes étaient dessinées par 4 personnes différentes, toutes débutantes ce qui donne à cette collection un manque de cohérence évident. A la fin, l’initiative n’a pas eu l’air de beaucoup marcher et peu de gens en ont entendu parler. La démarche cross média aura de beaux jours devant elles grâce notamment aux Japonais ( Pokemon est l’exemple absolu ) et il est intéressant de voir un exemple où cette stratégie ciblait davantage les adultes avant que les Américains réussissent à leur tour avec quelque chose comme Halo.

La fin de l’ouest

Finalement que penser d’Alone in the Dark 3 ? Et bien des choses assez similaires au 2 finalement même si il est beaucoup plus simple à prendre en main vu qu’il n’en partage pas le début ultra décourageant. Y’a un côté intéressant à voir se débattre toutes ces personnes dans le passé comme quoi il est inacceptable de faire deux fois le même jeu dans un monde qui connaîtra des Call of Duty ou des Assassin’s Creed annuel pendant presque une décennie. Même ce bon Resident Evil finira par être considéré comme archaïque à son troisième épisode avant de se renouveler avec le 4….. Mais ça a pris BEAUCOUP plus de temps que 2 misérables années… Car oui, tous ces événements, tous ces drames humains ça n’a pris que 2 années entre la sortie d’Alone in the Dark 1 et la sortie du 2 puis du 3 !


Si Alone 2 finissait sur un radeau abandonné comme une métaphore de l'équipe après le départ de Reynal.
Alone 3 se termine lui sur une locomotive crashé en plein désert.... Ca ne s'invente pas.
Je persiste à dire qu'Alone 3 est plus simple à jouer que le 2 ceci dit ! Mais on sent davantage la répétition et les idées qui ne vont pas jusqu'au bout


On ne refera pas le match, ces gens étaient surbookés et voyaient leur entreprise se métamorphoser sous leurs yeux dans une industrie en pleine évolution. Tout allait si vite à l'époque, on ne le dira jamais assez et c’est pourquoi aujourd’hui, pris à part, le fait que les jeux se répètent ne nous semblent plus un crime si important, d’autant qu’ils sont assez court ! Par contre, plus grave, Alone in the Dark a toujours eu des défauts de conception fondamentaux qu’il fallait de toute façon adresser car son action et ses puzzles n’ont jamais été clair.

Pas exactement une formule qu’on souhaite trop renouveler donc….
Rho…. Ou alors peut-être, une petite dernière fois ?

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