PlayStation Portable   Danganronpa   Aventure   2010  PAR Haganeren 



Danganronpa



Support : PSP
Version : Anglaise
Développeur : Spike
Genre : Aventure



La PSP fut une console singulière, présentée comme une véritable PS2 portable grâce à son écran large et confortable et son joystick qui contrastait avec la croix de la DS. (misérable d'ailleurs)
Les premiers jeux se mit à faire la part belle à la "belle" 3D de la console mais malheureusement, le manque de jeu général a fait que le public ne suivait plus Sony sur ce coup et la production de jeu aussi cher à produire cessa mis à part les quelques coups d'éclat de Square Enix ou de Sony lui même.

On aurait pu croire la PSP morte et enterré et c'est bien le cas en occident. Au Japon cependant, la PSP a été l'un des supports privilégiés de la montée en puissance du Visual Novel ou de l'Eroge. Son écran large permet une grande aisance dans la lecture et il n'y avait juste pas besoin des deux écrans de la DS !

De nombreux jeux et Visual Novel resteront donc hors de la portée de nous autre occidentaux sur la petite portable de Sony. La popularité du jeu a commencé à croître lorsqu'un Let's play écrit traduit en anglais a vu le jour sur les forums de "Something's Awful". Pour cette raison, faites gaffe, Internet PULLULE de spoiler (j'ai pas pu en éviter un typiquement... ). Une communauté de fan a commencé à apparaître et grâce à la passion de certains d'entre eux, une traduction anglaise intégrale du titre a pu voir le jour !

Allons voir ce que nous réserve ce jeu singulier...


Naegi, le héros, ne sait pas encore ce qui l'attend !


Hope Academy and Despair's Students.


Oui, parce que j'adore ce sous-titre... La "Hope Academy" est pourtant bien le nom donné à Kibogamine Academy. Cette école rassemblant l'élite de l'élite dans lequel on ne peut même pas pénétrer par nos propres moyens... C'est elle qui vient chercher le moindre de ses élèves.
Bien sûr pour cela, ils doivent être en dernière année de collège et exceller dans toutes les catégories tout en étant le meilleurs mondial dans un domaine. Ainsi sont formés l'élite de la société dans lequel un avenir de gloire semble tout tracé !


Chaque étudiant a sa propre spécialité. Du Super Duper High School All Star gagnant tournoi de sport sur tournoi de sport
à la Super Duper High School Idol qui est la plus grande star de ces dernières années, la diversité est là !


Les personnes normales ne peuvent que rêver d'aller ainsi dans une telle université. Pourtant, chaque année, une loterie est organisée sur tous les étudiants considérés comme "normaux" dans le pays et le gagnant peut entrer à l'académie en tant que "Super Duper High School Luckster" soit, le représentant du coup de bol par excellence! C'est le cas du protagoniste de l'histoire : Naegi Makoto même si tout sera loin de se passer comme il aurait pu l'imaginer...

Peu après être entré dans sa nouvelle école, Naegi perd connaissance. En se réveillant lui et 14 autres élèves se trouvent face à l'effroyable réalité. Ils ont été manifestement enlevés par Monokuma qui leur propose de rester ici pour le restant de leurs jours. Si quelqu'un ne souhaite pas en arriver là, c'est très simple ! Il lui suffit d'assassiner un autre élève sans se faire attraper par les autres et hop ! Le voilà réhabilité alors que les autres sont tous exécutés ! Bien sûr, si le tueur est attrapé, il sera exécuté à son tour...


Monokuma est le grand élément surréaliste du jeu.


Sur ces quelques règles simples, l'affreux nounours disparaît en laissant une ambiance lourde derrière lui... Bien sûr, personne ne songerait à tuer son voisin, autant tous s'entraider pour trouver un moyen de sortir de ce lieu... N'est-ce pas ?

Walking for the Dead


La première chose qui choque en jouant au jeu est sa maniabilité... Au final assez déconcertante. Les déplacements dans les couloirs de l'académie se font à la première personne dans une 3D très stylisée. ( Ça me fait un peu penser à Killer 7... En bien bien bien moins poussé bien sûr ). Le stick est utilisé pour se déplacer, la croix pour regarder autour de nous même si on ne s'en sert jamais. Il y'a même un strife ! Dans les salles en revanches, tout semble fait en papier à la manière de Paper Mario. Le joueur voit la salle seulement d'un angle comme si il s'agissait d'une maison de poupée. Il peut cependant changer légèrement l'angle de vue avec L ou R ou avec la croix directionnelle. La sélection se fait en revanche obligatoirement avec le stick. Ce que l'on fait dans ces salles dépend grandement du plot, on cherche généralement des indices mais si vous explorez plus profondément, il vous sera sans doute possible de trouver des "pièces Monokuma" qui vous serviront par la suite.


Le choix des couleurs rend l'ambiance très particulière.


C'est un truc qui m'a pas mal gonflé pour le coup étant donné que le stick de la PSP est loin de valoir son pesant d'or (en plus, le mien est à moitié pété ce qui n'arrange pas les choses...) mais ce genre de détail de gameplay fait aussi partie des multiples choses qui donnent au jeu une très très très forte personnalité ce qui est sans doute l'une de ses plus grandes qualités. Si on peut facilement le ranger dans la catégorie « Battle Royal-like » il s'en extrait également par son extrême excentricité !

Au delà des phases d'exploration, le joueur aura la possibilité, lors des phases de temps libre de choisir l'un des autres élèves afin d'augmenter son lien affectif avec eux. Un peu à la manière de Persona 3 ou 4, vous pouvez même augmenter votre affinité pour déclencher la prochaine scène unique avec eux en répondant bien à des questions (ce qui est excessivement simple cette fois); mais également en ayant la possibilité de leur offrir des présents, soit les objets bonus que l'on peut acheter grâce aux pièces de monnaies Monokuma grâce à une loterie située dans le magasin de l'école.  On peut dire c'est au final la seule quête annexe du jeu mais elle ne sert pas à rien.


En appuyant sur "Triangle", chacun des endroits sur lequel on peut interagir est montré.
Voilà un bon moyen d'éliminer tout pixel hunting!


Car pouvoir converser avec les personnes les rend fatalement plus humain et attachant mais hélas, la mort n'est jamais loin. Une fois par chapitre un meurtre arrivera ce qui peut vraiment faire bizarre lorsque l'on essaye d'augmenter le lien d'affection avec tel ou tel personnage ! C'est donc en étant tout aussi émotionnellement chargé que notre héros (ils ont pourtant tous l'air de bonne foi... Sauf certains bien sûr ), que l'on mènera l'enquête soit le cœur du jeu.

Naegi Wright – Justice for Nobody


Le jeu se présente comme une reprise du célèbre Phoenix Wright avec beaucoup de changements malgré tout. Lorsqu'un meurtre a été découvert, le joueur sera amené à enquêter sur les lieux du crime. Dans le titre sus-cité, c'était souvent les phases les plus lourdingues. Ici tout a été fait pour que cela soit le plus clair et le plus rapide possible possible. Les indices pleuvent, les aller retour sont assez simples à faire, l'ambiance est toujours très présente et le jeu est beaucoup plus speed de manière générale !

Rapidement, les éléments sont rassemblés même si il n'y a pas toujours moyen de songer à ce qu'ils veulent dire, la deuxième phase du jeu attend alors le joueur : le tribunal. Il y aura des débats et le but est de viser une contradiction dans le discours d'un personnage, charger avec une preuve qui prouve le fait que c'est faux et de tirer pour faire avancer les choses !


Typiquement, j'ai visé la phrase "without a fight.." pour lui opposer ma pièce à conviction "sign of struggle"
Ça t'apprendra à dire des bêtises !


D'autres séquences de jeu viendront pimenter la partie, recherche de mot ou bataille de rythme contre un accusé récalcitrant, il y en a pour tous les gouts et le jeu multiplie les plaisirs ! Tout a encore une fois été pensé pour être plus rapide qu'un Phoenix Wright dans le déroulement et il faut reconnaître que ça marche plutôt bien ! La mise en scène est très bien faite, hyper dynamique et on se prend réellement au jeu ! Le titre se permet également de rajouter des mécaniques au fur et à mesure du jeu comme des phrases « parasites » vous empêchant de viser la phrase que vous souhaitiez contredire par exemple.


Les textes en violets n'ont pas d'autre utilité que celle de vous ennuyer... Balayez les avec X !


Le jeu, simple au début devient de plus en plus complexe et intéressant mais tout comme Phoenix Wright il y a des moments où on ne sait pas vraiment ce qu'il faut faire ce qui peut être pas mal agaçant. J'ai personnellement joué en « Hard » partout ce qui signifie que j'avais le choix entre plus de pièces à conviction (et je devais choisir la bonne... ) à tirer et que plus de textes violets venaient m'ennuyer. Pour être honnête c'est très frustrant lorsqu'on a la réponse mais que l'on arrive pas à tirer sur l'assertion que l'on souhaite contredire ! Je ne pense donc pas que faire le jeu en normal au lieu de hard soit une grosse perte.

Avec cette nouvelle approche du concept, d'autres défauts viennent se greffer au soft. De part la nature « rapide » du jeu, les contradictions à trouver sont généralement plus simples ; d'autant que l'on doit choisir en un nombre limité de pièces à conviction au lieu de se retaper tout l'inventaire à chaque fois ! Les enquêtes aussi ont une certaine tendance à être plus simples que dans le titre de Capcom. Mis à part la fin il y a en effet moins de moments aussi renversant que dans ce dernier. De plus, si la mise en scène est fantastique en elle même, elle est déjà si chargée qu'elle permet au final moins de choses.


Je n'ai pas parlé de pas mal de séquences spéciales mais je suis particulièrement fan
du fait de reconstituer le meurtre avec les bonnes cases à mettre aux bons endroits de la BD !


Mais cela n'a rien de grave, car si l'enquête était tout chez Capcom, il ne s'agit que « d'une tâche de fond » au niveau scénaristique dans Danganronpa. En plus du fait de vouloir découvrir le meurtrier, le joueur veut surtout dévoiler les mystères de l'académie et qui se trouve derrière ce jeu cruel...

And Then There Were Despair


L'intrigue est le point fondateur du jeu ce qui le fait au final beaucoup ressembler à un Visual Novel. Tout le jeu a été pensé dans une extrême excentricité, autant au niveau du gameplay, des phases de tribunal que des personnages en eux-mêmes ! Il s'agit de Super Duper High School Students après tout ! Ils ont tous une personnalité bien à eux ce qui les rend d'autant plus attachants mais aussi très imprévisibles ! Tout le scénario semble monté sur ressort avec "le désespoir" comme grand thème général et le rythme est particulièrement soutenu du début jusqu'à la fin !

C'est pas compliqué, le patch amateur anglais est sorti il y'a une semaine et je m'y suis mis il y'a 5 jours... Et j'ai pas pu m'empêcher d'y jouer à la moindre occasion ! Le comique souvent présent dans le jeu (sérieusement... Super Duper High School Student ? …) mélangé à un coté profondément dérangeant voir glauque marche à merveille. En plus de l'humour typique japon/anime que l'on peut reconnaître entre mille, Monokuma sait avoir un sens de l'humour noir et choquant qui donne l'impression que l'on ne sait pas si le jeu est sérieux ou non... Ce qui est formidable ! Car du coup, le jeu sait fait rire, choquer, grincer des dents, inquiéter et attrister grâce à un scénario parfaitement exécuté.


Les exécutions de Monokuma savent aller dans le non-sens le plus total !


Le plot a un grand pied dans la réalité et la situation est parfaitement crédible, les étudiants doivent vivre, se nourrir, chercher ensemble un moyen pour s'évader et les meurtres en eux-mêmes sont même moins tirés par les cheveux que beaucoup de soft d'enquête similaire ! Cependant, le plot arrive à nous sortir des choses totalement surréaliste et n'a pas fini d'étonner le joueur ! La bande son, au passage, fait un job admirable à mettre tout cela en avant et a été produite par le même compositeur que Killer 7 et God Hand ! (Comme quoi j'étais pas totalement fou de voir des similitudes...) Les sonorités très particulières du jeu renforcent grandement le coté creepy de certains endroits et l'épique de d'autres!

Bref, sans que ce soit totalement vrai non plus, j'aime à penser que Danganronpa, c'est un peu Phoenix Wright qui rencontre Gurran Lagann en fait...

Zetsubo desu ta !


La durée de vie n'est pas forcément grande mais il faudra dans les 10-15 heures pour finir le jeu. Il est certain que vous n'aurez pas vu toutes les scénettes "S-Link" de chaque personnage puisque la mort vous en aura arrachés quelques uns (et des choix sont à faire de toute façon). Soyez au moins rassurés par le fait qu'il soit possible après avoir fini le jeu de reprendre de n'importe quel chapitre et les pièces tout comme les niveaux de relations avec les différents personnages sont conservés ! (Quitte à ce que ça soit pas naturel que vous discutiez avec quelqu'un au chapitre 1 comme si vous étiez les meilleurs potes du monde ! ). Il y'a deux trois secrets à débloquer mais rien de grande importance au final.


Toute la petite équipe est vraiment attachante !


En bref, Danganronpa a été une excellente expérience et je tiens à remercier tout particulièrement la team du patch anglais du jeu qui a fait un boulot tout simplement extraordinaire ! Entre les textes en 3D, les textes graphiques, la recherche de mot dans certaines phases du tribunal voir MÊME des textures dans le décor ET dans les cinématiques en elle-même. Je pense ne pas me planter en stipulant que le travail effectué est tout simplement phénoménal tout en étant d'une qualité qui a été rarement atteinte ! Les auteurs ne sont même pas tombés dans le piège de traduire le jeu littéralement et ont pris l'ambiance du jeu pour traduire certains termes comme le titre des différents chapitres par exemple. En plus de ça, l'équipe est particulièrement active ! Ils ont envisagé de traduire le portage iOS du jeu mais ont abandonné l'idée car ils avaient vraiment du mal avec les fichiers du moteur de jeu Unity. Par contre, ils sont déjà sur l’épisode suivant qui se nomme "Super Danganronpa 2"... J'ai hâte...

Bien sûr, le jeu n'est pas parfait, sa maniabilité est assez awkward, certaines choses paraissent tirées par les cheveux, certaines réactions de personnages semblent frustrantes tant on aimerait être sur place pour arranger les choses soi-même ! Enfin, l'excentricité du jeu fait que certains pourraient ne pas accrocher. En passant tout cela, il s'agit tout simplement de l'un des meilleurs jeux auxquels j'ai jamais joué sur PSP. Doté d'une ambiance unique, d'une direction artistique avec un caractère rare autant dans les graphismes que dans la musique elle même, d'un scénario prenant, d'un rythme envoûtant, et d'un gameplay réussi.


Il vous attend...



Edit : Un anime sort au moment où j'écris ces lignes et il y'a également le remake Vita qui va être localisé en Occident officiellement! L'article sera updaté lors de cette sortie.


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